Yseult Alistar - Portrait }

Alistar a toujours été, depuis petit, un enfant très gentil et obéissant. Alors que certains de ses amis avaient la fâcheuse habitude de repousser l'autorité parentale, Alistar, lui, faisait toujours en sorte de plaire à ses parents, et aux autres adultes en général. Le monde des " grandes personnes " a toujours tellement fasciné le garçon que forcément, il ne se voyait pas leur manquer de respect. Donc c'est peut-être même avec beaucoup de plaisir qu'Alistar apprit rapidement les bonnes manières et la politesse. grâce à cela, il avait plus souvent l'occasion de se faire apprécier des adultes. Souriant et intelligent à souhait, à vrai dire, Alistar ne manque de rien pour plaire, au contraire. Vu de l'extérieur, quand il vous parle, vous pouvez presque en venir à penser que le jeune Alistar est un être qualifié comme " parfait ". Mais tout le monde sait que personne n'est réellement parfait : tout au mieux, on peut faire croire qu'on l'est, et c'est ce qu'Alistar apprit à faire dès son plus jeune âge. Faisant toujours preuve d'un grand sens de l'amabilité et de la serviabilité, Alistar attise les jalousies, et parfois même les passions. Mais cette attitude aussi docile emmène très vite son lot de désillusion : alors, derrière cette façon d'être admirable ce cache de gros défaut qu'Alistar ne pourra peut-être jamais se débarrasser.
Par exemple, le garçon se montre être très facilement influençable. Surtout en présence d'adulte, il fera toujours les choses de sorte qu'on ne puisse que l'apprécier. Que ce soit quelque chose de bien, ou de mal, peut-importe. Pour lui, cela a peu d'importance, et sa grande naïveté doublé d'une cécité indéniable quand il s'agit de différencier le bien du mal rendent Alistar susceptible de faire à peu près n'importe quoi pour obtenir l'admiration des gens. Mais ça, c'est rien à côté de l'instabilité mentale dont Alistar peut parfois faire preuve. Evidemment, à force de tout garder pour soit, de ne jamais imposer quoique ce soit, et de se contenter d'obéir, un point c'est tout, on finit par ressentir le besoin de " se libérer " si je puis dire. Alors, quelques fois, sans raison valable, Alistar devient... Agressif. Une rage à faire froid dans le dos, surtout venant de quelqu'un qui parait plutôt doux. Quand il entre dans ce genre de colère, il est difficile voir impossible de calmer le garçon, et certaines personnes y ont laissés quelques plumes [cf = histoire ]... Alistar a quand même un certain don pour s'énerver à cause de choses bien futiles, alors peut-être que le mieux, ce serait d'essayer de ne pas l'énerver...

Alistar est né un jour de septembre où il commençait déjà à faire froid, autant à Saory que dans le cœur des gens qui entouraient le petit garçon. Mais grâce à cette naissance, une personne put faire fondre la froideur de son âme. En effet, le père d'Alistar, un homme bon et généreux, commençait, depuis quelques temps, à voir que sa femme devenait assez ignoble et imbue d'elle même. Une vraie garce à vrai dire. Cela avait donc installé quelques distances entre le jeune couple, mais lorsqu'Alistar vint au monde, Adrian - le papa du garçon - décida qu'il était hors de question que cet enfant grandisse de façon égoïste et narcissique. Pour cette raison, Adrian arrêta ses voyages incessants et commença à s'atteler à ses devoirs de père. Il s'occupait merveilleusement bien du petit Alistar, lui donnant une éducation adéquate, sous l'œil mauvais et amer de son épouse. Cet enfant, elle, elle , ne l'avait pas voulu ! Encore, si ça avait été une fille... Mais là, non, il avait fallut que Dieu décide de lui coller aux pattes un vilain garçon, qu'elle trouvait affreusement laid. Elle ne se cacha d'ailleurs pas à le faire savoir, et fit du chantage à son mari. Aussi, il fut décidé d'une chose, après une discussion très envenimée :

Adrian en resta perplexe, mais il accepta. Il n'aimait pas sa femme, il aurait put s'en aller avec l'enfant, mais il pensait qu'il y avait une chance, même minime, qu'un jour la jeune femme se lasse de ses envies et ne se décide à accepter Alistar tel qu'il était ! Mais... Ce ne fut jamais le cas... Enfin, dès lors, le pauvre garçon dut grandir en faisant croire qu'il était une fille, et, voulant gagner la sympathie de sa folle de mère, il lui obéissait au doigt et à l'œil, accomplissant ses quatre volontés, ses moindres désirs et caprices. Il était un peu comme son larbin, mais été traité pareil à un esclave. Et ça, Alistar ne le comprenait pas, car autant sa mère pouvait se montrer acerbe, autant son père, lui, était tout le contraire : agréable, bienveillant et compréhensif, Adrian était une perle rare ! Comment se faisait-il qu'il s'était retrouvé marié à pareille femme ? Alistar se posa de nombreuses fois la question, et peu à peu, il commença à haïr sa mère fortement : mais pas seulement sa génitrice... Toutes les dames et demoiselles représentaient pour Alistar des êtres vraiment exécrables ! Il grandit avec cette idée, et eut bientôt du mal à apprécier la gente féminine. De ce fait, il se mit aussi à se détester, parce qu'après tout, lui aussi était forcé de s'épanouir en tant que fille, et cela lui déplaisait atrocement.
Alors un jour, à bout de nerf, il eut sa première " crise " de folie. C'était à l'âge de treize ans. Alistar était dans sa chambre, devant un grand miroir, et il s'observait d'un air vide. Il se trouvait laid ainsi, avec sa robe... Il posa sa main sur le miroir et partit s'assoir sur son lit. Il prit dans ses mains une paire de ciseaux qu'il avait réussit à voler à l'un des domestiques, puis après avoir soupiré, il retourna se regarder dans la glace. Ses mains tremblaient : même s'il n'aimait pas se voir ainsi, en " fille ", il se demandait si une fois les cheveux coupés, les gens l'aimeraient toujours. Peut-être que si sa mère le forçait à se vêtir ainsi, c'est qu'il y avait une raison... Non, elle était juste cinglée... Alistar attrapa alors une mèche de cheveux et la coupa, puis, sans pouvoir s'arrêter, il continua, jusqu'à que sa mère entre dans la chambre et pousse un cri, horrifiée de voir ce qu'était en train de faire Alistar. Elle se rapprocha rapidement et posa sa mains sur les ciseaux, avant de gifler le garçon. Ce geste, sans doute qu'elle le regrettera toute sa vie...
Alistar, attisé par une soudaine colère, s'empara des ciseaux et les planta sans vraiment réfléchir dans l'œil de la bonne femme. Celle-ci tomba par terre et ne cria même pas, tellement le choc avait était important. Elle restait au sol, immobile, une main posée sur son œil ensanglanté. Alistar lâcha les ciseaux et commença à pleurer, puis il se mit à courir dans la maison pour chercher de l'aide. Suite à cette histoire, deux choses changèrent : désormais, Malvina - la mère d'Alistar - arrêta de traiter son enfant comme une jeune fille. Non en fait, elle stoppa tout simplement de lui donner une quelconque forme d'attention. Alistar comprit alors que plus aucun lien l'unissait lui et cette pauvre femme. Il n'avait plus de mère, car tout le monde sait que le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, mais plutôt l'indifférence... Il se trouvait que Malvina ne détestait pas son fils, seulement, elle s'en fichait, pour elle, il n'existait plus ou, devrais-je dire : il n'avait jamais existé.
Alistar, lui, essaya de se faire pardonner. La destruction de ce " lien " avait été si brutal que ça l'avait étrangement rendu triste. Elle était tout de même sa mère après tout... Cependant, Malvina n'accepta jamais une seule de ses excuses, alors, en guise de " punition ", Alistar laissa ses cheveux repousser, et décida de ne jamais les recouper... Depuis, Alistar n'est élevé que par Adrian. La vie s'écoule normalement, et personne ne remet jamais cette sombre histoire sur le tapis. Alistar est âgé de quinze ans, et il vient d'entrer dans une école nommée Crystallized Gold. Pour cette occasion, Adrian a décidé d'acheter un(e) esclave à son fils...

Elle lui convient parfaitement ! Ou plutôt, il ne s'est jamais réellement posé la question. Il a grandit avec des règles et une façon d'être dictée par ses parents. Faire telle ou telle chose, dire ceci ou cela... L'avis d'Alistar n'a jamais était demandé, mais ça ne le dérange pas. Donc, pour lui, les évènements et traditions qui existent à Saory ne gênent nullement le garçon.